Flash back dans les seventies : confessions d'un ancien futur motard

Comme pour beaucoup de jeunes à la fin des années 70, l’astuce en vogue était de passer, dès ses seize ans, la première partie du permis B pour pouvoir piloter une 125. C’était l’apogée des Yam. et Suzuk. deux temps, des machines endiablées qui crachaient leurs volutes bleues dans un bruit inoubliable.

Deuxième temps de la manœuvre : passer le permis moto à 18 ans pour accéder au Nirvana : les gros cubes.

Pour moi, la référence de l’époque était la toute nouvelle 650 Kawa quatre pattes, une bombe de 67 cv : La Kawasaki Z650 (l’ancêtre de la Z 750) en photo ci-dessus.

Après un essai en passager j’avais eu les jambes en coton ; je m’en rappelle encore aujourd’hui !

J’ai gardé ma 4ème moto (une CB 650) jusqu’à qu’elle rende l’âme, puis muté à Paris, je vis depuis 15 ans sans bécane au quotidien.

Il y a trois mois, j’étais au volant de la vieille guimbarde de ma mère en Haute-Saône. J’attendais à un feu, en rêvassant à mes belles années « deux roues » (plus de trente ans en arrière !).

Soudain, un motard arriva au niveau de ma portière. Le pilote, la bonne soixantaine, casque bol sur la tête me sourit en s’arrêtant et je vis ses yeux moqueurs à travers ses grosses lunettes.

On aurait cru l’héroïque Guynemer à l’affut des triplans du Kaiser !

Je reconnus rapidement sa machine, basse et mince, phare rond, quatre en un sortant à droite : une jolie Honda 400 Four jaune de l’époque.

Il m’a semblé reconnaitre là un vrai, un pur et dur motard qui n’avait pas cédé au chant des sirènes.

Sa bécane paraissait bien entretenue (chaine tendue, joli ronron rauque du moulin). Toutefois, une très légère fumée bleue sortant du pot montrait que la petite avait déjà réalisé un ou deux tours de compteur.

J’aurai bien aimé connaitre ce motard et l'histoire de sa machine, mais, agile telle une truite fario dans un torrent, ce fringant équipage disparut au carrefour suivant…

Bon, OK je l’avoue : depuis cette rencontre je suis un peu scotché sur les anciennes et je prépare, dans le plus grand secret, mon retour sur la planète motard !